Alors que la journée touchait à sa fin avec le soleil qui disparassait au loin derrière la ligne d'horizon, j'étais loin de me douter que ce coucher de soleil serait le dernier de ma vie car cette nuit serait celle où ma vie allait s'arrêter en même temps que mon coeur dans ma poitrine cesserait de battre.
J'avais décidé de faire une virée nocturne dans ce coin si tranquille, à l'écart de la civilisation afin d'explorer cette maison qui paraissait inhabitée tant elle était délabrée. Je pris pour la dernière fois cette route qui menait à ce qui était ma demeure en tant que telle avec tout ce qu'elle implique de confort, d'humanité alors que le soleil venait de disparaitre totalement pour laisser place aux étoiles et à la lune qui paraissait avoir une teinte rouge.
Il était pas loin de 22h lorsque j'atteignis enfin ce lieu retiré où siégait cette maison délabré, garais ma voiture à une centaine de mètres de la maison tant le chemin qui y conduisait était dans un état pitoyable et ne permettait pas de passer autrement qu'à pied. Je pris ma lampe torche dans ma boite à gant, sortis de la voiture, la ferma et me dirigea vers l'entrée de la maison.
Une fois devant la porte, je posa ma main sur la poignée et qu'elle ne fut ma surprise de voir que la porte n'était pas verrouillé. Je me dis que d'autres avant moi avait dû vouloir explorer cette maison voire même la squatter. J'ouvris donc la porte et pénétra dans l'entrée en allumant ma torche car il faisait très sombre à l'intérieur. Une odeur de mort vint me chatouiller les narines avec le courant d'air créé par l'ouverture de la porte.
Je commença donc l'exploration en visitant ce qui devait être le salon à en voir les vieux journaux et les livres jonchant le sol. Je pris un journal par terre et lut de quand il datait, le dimanche 14 février 1982, le jour de la saint-valentin et la une était "Un jeune homme a été retrouvé vidé de son sang". Je le jeta au sol et quitta la pièce afin d'en visiter une autre, j'arrivais dans la cuisine où un vieux frigo avait été abandonné. J'ouvris ce frigo et vis qu'il y avait des boites contenant du liquide d'une couleur rougeatre. Je ne voulais pas savoir ce que c'était et je refermais donc le frigo avant de quitter la cuisine.
J'arrive dans ce qui devait être une chambre où un miroir était resté fixé au mur. je me regarde dans le miroir et sent un léger courant d'air me caresser la nuque. Je me retourne mais ne voit rien d'autre qu'une pièce vide dans laquelle les araignées se sont installés, je hausse les épaules et regarde à nouveau dans le miroir avant de quitter la pièce me demandant comment pouvait-il y avoir eu un courant d'air alors que tout était fermé.
J'arrive devant un escalier que je gravis pour me retrouver au premier et tout au fond du couloir, j'aperçois une faible lueur diffuse provenant d'une pièce dont la porte fermé, en dessous de la porte. Je me dirige donc vers la porte de cette pièce et alors que je pense devant la porte d'une autre pièce j'entends un bruit et ouvre donc la porte pointant ma torche à l'intérieur. J'y découvre simplement des chauves-souris qui s'envolent avec le bruit que je fais et sortent par un carreau cassé.
Je sors et continue d'avancer vers la pièce d'où j'ai aperçu une faible lueur sous la porte. Une fois arrivé devant la porte, je pose ma main sur la poignée que je tournes et je vois devant moi une table basse sur laquelle est posée une bougie allumée. Voilà donc l'origine la lumière que j'avais vue sous la porte. Mais qui donc a bien pû allumé cette bougie? Je regarde la pièce et y découvre, posé sur un tapis rouge, un cercueil dont le couvercle a été basculé sur le côté. Apeuré et intrigué à la fois, je reste figé, contemplant ce cercueil vide dans cette maison abandonné. Un courant d'air effleure à nouveau ma nuque, je me retourne mais ne vois toujours rien. Je me tourne à nouveau vers la pièce faiblement éclairée et me retrouve face à face avec une femme d'apparence très jeune avec une peau très pale qui me fixe intensément. Je balbutie : "Qui, qui êtes vous? D'où d'où sortez vous? Vous vous n'étiez pas là avant!". D'une voix douce et triste à la fois, elle me répond : "Je suis ici depuis bien longtemps. Je t'ai vu entrer dans la maison, visiter chaque pièce. Tu es bien curieux. La curiosité est un vilain défaut tu sais! Je vais devoir te punir pour ça."
Elle s'approche de moi mais je ne peux reculer, je suis comme paralysé, ne pouvant que fixer son regard. Elle pose un délicat baiser sur mes lèvres puis murmure : "Ceci est le dernier baiser que tu recevras de ta vie." Elle glisse sa tête dans mon cou, ouvre la bouche et plante ses canines dans ma nuque, se régalant de mon sang. Toute vie en moi s'en va au fur et à mesure que mon sang s'écoule dans sa gorge.
Elle retire sa tête de mon cou, me regarde et me dit : "La damnation ou la mort? C'est les seuls choix qui s'offre à toi à présent." Je la regarde de mes yeux dont toute étincelle de vie a presque disparu et murmure d'une voix faible et rauque : "Peu importe le choix que je fais. La damnation emprunte le même chemin que la mort. La damnation ne sera que mon cadeau pour cette vie passé à haïr celui qui se prétend être un dieu."
Un petit sourire se forme sur ses lèvres, elle lève son bras à sa bouche et se mord le poignet de ses longues canines avant de me tendre son poignet. "Tiens bois mon sang et tu connaitras une renaissance. Ne le bois pas et la mort s'emparera de toi dès que la dernière goutte de ton sang t'aura quitté."
Je regarde son poignet puis ses yeux alors que mon sang continue de couler le long de ma nuque, imbibant mes habits et les teintant de sa couleur rouge. Je ne tiens plus sur mes jambes et tombe à genou devant cette femme qui me tend toujours son poignet d'où s'écoule son sang, m'agripe à son bras de mes mains que ma force est en train de quitter et approche ma bouche de sa plaie afin de boire son sang qu'elle m'offre.
